There's a road block on the corner
they put up from time to time
They say we need a witness
To a very serious crime
We're living in a police state
Fear behind each door
Living in a police state
State of marshal law
Do the police give you protection
or are they just a waste of time
Will there ever be a witness
To a very serious crime
We're living in a police state
Fear behind each door
Living in a police state
State of marshal law
We're living in a police state
Fear behind each door
Living in a police state
State of marshal law
Today a bomb went off in Knightsbridge
Yesterday was China town
They give us a police state
where the guilty can't be found
We're living in a police state
Fear behind each door
Living in a police state
State of marshal law
When the trust is gone
something's gone very wrong
when they can't look you in the eyes
when all you get is lies
police violence is all around
pretty soon your town's burning down
with police, drugs and organized crime
when the blind lead the blind
Bizarrement, quand on parle de sexisme et d'homophobie en musique, y compris dans les milieux militants, seul le rap est visé. Ce genre de généralité ne touche bizarrement pas les mouvements punk, goth, indus, mouvements qui n'ont toujours pas bien nettoyé leurs accointances historiques avec les fachos, les néo-nazis* pourtant. Ni critiqué la romanticisation de gens tels que Sid Vicious, célébré pour son crime dit "passionnel" sur Nancy Spungen... Voilà, vous pouvez dégueuler un coup.
Comme si, une fois de plus, la stratégie droitiste de désigner un bouc-émissaire racisé/prolo dans ce système sexiste bien ancré dans notre république dite laïque ne visait qu'à dénoncer les débordements d'une seule frange de la production musicale** : les banlieusardEs noirEs, muslim, rebeus à casquette, au mic, MC ou DJ.
A tel point qu'avec des fans de rock/metal/punk, c'est devenu très fréquent d'entendre des discours anti-cailleras, anti-rap, pro-police... heu ???
Les skingirls et les skinheads savent que la frontière entre apolitisme, rock anti-cailleras (dit rac, anciennement rock anti-communiste), rock natio, racisme et fascisme est fragile et a été plus d'une fois franchie par des groupes et des parties d'la scène punk mais aussi les fans de hardcore, d'indus, de métal...
Péniblement argumentée, cette phobie du rap génère alors des critiques dans tous les sens :
-"c'est commercial !"
- Et Blink 182 ? c'est du r'n'b ? Et qu'est-ce que tu penses sinon des reformations à 50e le concert des Sex Pistols ?
Faut juste pas croire que le rap, c'est M6 ou Skyrock. Inversement Oui FM, Virgin Radio, Le Mouv', c'est pas représentatif du rock'n'roll non plus.
Alors Blink est certes un mauvais exemple, mais balancez Sexion d'assaut pour attaquer le genre hip-hop dans son ensemble, c'est aussi hallucinant.
Et puis, tout genre musical à la mode bénéficie d'une promo très commerciale des groupes/artistes en vue. On peut dire la même chose du néo-métal, du emo, de la techno...
"C'est sexiste!" Oui, c'est vrai le hip-hop présente un large éventail de chanteurs virilistes mais on parle moins de la fierté des queens bitchs, des butchs du rap, du hip-hop out, des groupes de rap militants (et nombreux) pour une société égalitaire et un antiracisme/antifascisme radical...
Toute la société est rongée par le sexisme, l'homophobie, la lesbophobie, la transphobie et le racisme. Et aucune frange de la musique n'y échappe, y compris et surtout même la varièt'. Il suffit de passer 3 fois de suite au supermarché "Etre une femme 2010" de Sardou pour faire de n'importe quelle caissière Valerie Solanas.
Même un classiques soul féministe comme "Respect" interprété par Aretha Franklin est né à la base de la pensée ultra-misogyne du pourtant brillant musicalement Otis Redding. Rappelez-vous les paroles : " All I'm askin' is for a little respect when I/you get/come home"... dans l'une des versions, une femme (Aretha) exige d'être traitée - just a little bit - comme un être humain à part entière quand son mec rentre, dans l'autre - la même chanson - un mec (Otis) exige reconnaissance de sa supériorité économique et l'écrasement de sa meuf quand il rentre chez lui. Glauque.
C'qui m'intéresse maintenant c'est d'parler d'un genre que ses adeptes jugent trop souvent irréprochable car alternatif (dans l'meilleur des cas) et rebelle, à défaut de n'pas être toujours très militant, voire carrément simpliciste, c'qui peut faire son charme aussi. Le punk.
Mais Hey ! Ho ! Let's Go ! Le punk comme milieu majoritairement blanc, d'une jeunesse issue bien plus des classes moyennes supérieures ces 30 dernières années qu'à ces débuts, même si pour certainEs, c'est dur à admettre, contient une bonne dose de sexisme, de transphobie, de racisme, de lesbophobie, largement banalisés lors des concerts et autres joyeuseries***... Par exemple, encore trop souvent les meufs du milieu sont perçuEs comme les "meufs de" et les pogos restent l'espace par excellence de démonstrations virilistes.
Quelques groupes célèbres, qui s'en être classés du tout à l'extrême-droite, se sont AUSSI distingués par leur stupidité absolue :
Starshooter - Macho :
Un des premiers grands groupes punk français, connus pour "Betsy Party" ou encore "Get Baque" mais là, c'est autre chose que leur humour et musique qui retiennent l'attention... en gros, tu apprendras qu'une meuf qui s'refuse à un mec, c'est une mal-baisée comme ces salopes de féministes; Féministes, nom commun pluriel, synonymes évidemment de coincées, paranoïaques et bourgeoises. Et avec ça, une fierté machiste. Soral, sors de l'ampli !
Anti-Nowhere League - Woman :
Peter & the Teste Tube Babies - Transvestite :
"I kiss your lips slowly while I undo your dress, my hand reaches down to gently caress.
But there's something there that I didn't expect, it's hot and fleshy and it's getting erect.
I've been cheated tonight, transvestite. Is this some kind of joke, you're really a bloke."
Aahaha mais c'est d'l'humour, pourquoi t'en rigoles pas? Bah parce que contrairement à toi, ce discours là, j'le connais et j'en pâtis, bouffon. Justement, le discours des cisgenres tolérants (eurk ce mot) envers les trans (appelez bien sûr ici "travestis") est composé de 10% d'ahurissement abruti, 10% de colère ("c'est pas normal/naturel quand même, mais c'est quoi ton VRAI nom?") et 80% de "ils sont quand même drôles". Comportement inclus parmi les passantEs qui t'regardent lorsque tu fais la Marche des Fiertés, l'Existrans etc... Si tu trouves ça drôle qui plus est de dire que tu as été "trompé sur la marchandise" en draguant une femme trans, passe ton chemin, ce blog n'est pas fait pour des cons comme toi.
La Souris Déglinguée (L.S.D.) - Rien à encore changer :
Et là, j'm'attaque à un groupe que j'aime moi-même tout particulièrement, j'adore leur discographie, leurs textes et même... ce morceau! Mais y'a ce couplet :
"On rêve qu'on est à l'hôtel avec des américaines, qu'on les ken sans problèmes puisqu'elles sont américaines"...bah, oui, logique! semble-t-il...
Punk ou pas, les femmes sont toujours ramenées à de la marchandise sexuelle. Exunt leurs connaissances du genre musical, leur jeu d'batterie ou opinions politiques, l'intérêt d'beaucoup d'mâles du milieu ne s'place pas par là... D'où la condescendance ("ah, tu connais ça, toi ?"), le paternalisme ("tu veux mon blouson ?"), les réflexions uniquement sur ton look... Idem, attends toi à être perçuE comme bien exotique si t'es raciséE, trans, gouine, pédé... bref, ça t'changera pas trop des espaces plus mainstream...
Mais désespère pas : le queercore existe ( Limp Wrist !!! : link), l'afropunk aussi (link), les riot grrrl (link) et le taqwacore également (link). Et c'est tant mieux.
Et puis, les laisse pas dire que seuls les Clash et les Pistols ont défini c'qu'était l'punk quand X-Ray Spex (link), Bad Brains (link) ou les Buzzcocks (link) avaient compris dès les seventies que leur féminisme, leur africo-américanité ou leur homosexualité pouvaient être aussi politiques et révolutionnaires que leurs larsens...
Bon, parlons d'trucs plus récents, même si tous les groupes cités sont malheureusement incontournables dans l'histoire du punk/oï anglophones et francophones. Parlons Emo.
Left Alone - I Hate Emos :
Cheap Sex - Fuck Emo :
FUCK U 2 (hihi), HOMOPHOBIC BANDS !
Rappelons que le discours anti-disco dans les 70's n'était que très superficiellement une critique musicale mais surtout une critique raciste et homophobe. On en est pas loin.
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* : sur l'esthétique fascisante dans l'mouvement indus et le discours d'extrême-droite de certain groupes : link. Sur le national socialist black metal, le magasine antifa parisien Barricata avait fait paraître en mars 2005 un bon article dans leur revue. Et victoire ! les métalleuSESx antifa et anticapitalistes ont un blog et une scène musicale ! (link)
** : Ca m'rappelle cette sélection très étrange n'accolant des avertissements pour contenus violents, vulgaires et/ou pornographiques à retirer d'la portée des enfants qu'aux musiques issues principalement des communautés noires, latinos, rebeus (r'n'b, rap) ou aux musiques perçues comme non-chrétiennes (black metal, stoner)...
*** : sur les violences sexistes en milieu anarcho-punk : link. Voir aussi la floppé de textes émergeants sur le sexisme ordinaire dans les milieux alternos/anars et sur l'antifascisme viriliste.
**** : Clip de 1982 d'Anti-Nowhere League, "So What ?" (link)